Mobilisation à la prison d'Aurillac : la colère et l'inquiétude des surveillants en sous effectif


10 décembre 2024

légende photo : les agents pénitentiaires mobilisés devant le Maison d'Arrêt d'Aurillac, ce mardi 9 décembre. 

Réunis ce matin devant la maison d'arrêt d'Aurillac, les surveillants de l'établissement sont entrés en grève. Entre colère et inquiétude, les agents pénitentiaires dénoncent leurs conditions de travail et demandent, en urgence, des renforts humains.

Des carences en effectifs

Théoriquement, 24 agents de détention et 3 postes fixes sont nécessaires pour que la maison d’arrêt d’Aurillac fonctionne corectement. Le site compte actuellement 19 agents, dont 3 en temps partiels. En 2025, il ne seront plus que 17.

"On veut du personnel pour travailler dans la sécurité", Farid Debab, trésorier de l'UFAP UNSA Justice* à la maison d'arrêt d'aurillac. (*l'Union Fédérale Autonome Pénitentiaire)

Même au niveau national, malgré les campagnes de recrutement, "l'administration peine à recruter, car le métier manque d’attractivité". 

Une surpopulation carcérale

Dans le même temps, l'établissement compte 91 détenus pour 68 places : "soit, 1 surveillant pour 4 détenus ! Du jamais vu à Aurillac", selon le syndicat, qui redoute les incidents et la violence. 

Un dialogue rompu avec leur direction ?

Alors que les agents en repos ont bloqué l'accés à la maison d'arrêt à leurs colègues en poste (droit de réserve des agents de la fonction publique), un bref échange s'est tenu entre le directeur de l'établissement, Johan Miny, et les surveillants.

* Malgré nos tentatives, nous n'avons pas réussi à joindre le directeur auprès de la Maison d'arrêt d'Aurillac et de la DISP, la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires Auvergne-Rhône-Alpes, à Lyon. 

Le soutien des élus locaux

Face à cette situation, l'Ufap a interpellé les élus cantaliens : le maire d'Aurillac, Pierre Mathonier, s'est engagé à rédiger une lettre de soutien. Le Conseil Départemental, par la voix de son conseiller Jamel Belaidi, et l'attaché parlementaire du député Vincent Descoeur doivent rencontrer,  dès cette semaine, les agents. Enfin, le sénateur Stéphane Sautarel a indiqué qu'il solliciterait un entretien avec le nouveau prefet du Cantal, Philippe Loos

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